Depuis quelques années, le terme « open space » fait de plus en plus parler de lui dans le monde du travail et de plus en plus d'entreprises s'inspirent du modèle entrepreneurial de la Silicon Valley aux États-Unis.
Les entreprises qui y sont implantées, telles que Google, Yahoo, Apple, etc., sont considérées comme les pionnières innovantes de notre époque, ce qui incite de plus en plus de petites entreprises et de start-ups à s'inspirer de ce modèle : la demande d'environnements de travail ouverts est en plein essor. On veut donc s'éloigner de l'idée conservatrice de la performance individuelle – le NOUS est au premier plan. Chaque entreprise n'est aussi forte que la force de la communauté et de l'action et de la réflexion collectives. La solution semble avoir été trouvée, comme l'ont décrit l'ancien PDG de Google, Eric Schmidt, et l'ancien vice-président senior des produits, Jonathan Rosenberg, dans leur livre « Wie Google tickt » (Comment fonctionne Google). Il faut réunir ses collaborateurs et ses « esprits créatifs ». « Le mélange qui en résulte est explosif », expliquent-ils. Chaque mur, chaque porte et chaque couloir semble donc être un obstacle à la circulation des idées et à la communication, et faire obstacle à la réussite. Cela conduit à une restructuration du monde du travail telle qu'on ne la connaissait guère il y a quelques années. Les bureaux individuels ou doubles typiques font place à d'immenses espaces ouverts, souvent soutenus par quelques colonnes seulement. Dans certains cas, les sièges et les postes de travail individuels sont même complètement supprimés. Alors qu'autrefois, la taille de son bureau était considérée comme un symbole de statut social, aujourd'hui, même les étages supérieurs de la direction ne sont souvent séparés que par de fines cloisons en verre.
Néanmoins, le principe selon lequel tout système comporte des lacunes semble s'appliquer ici aussi. Des études, telles que celles de la Harvard Business School (HBS), donnent l'impression que ces idées n'ont pas nécessairement un effet positif sur l'ambiance de travail et ne conduisent pas nécessairement à une meilleure forme de collaboration. Dans le cadre de cette expérience, deux types de bureaux ont été comparés, tous deux transformés en bureaux en open space. Au cours de l'étude, il est apparu que non seulement les échanges personnels entre les employés avaient diminué de 70 %, mais que le nombre d'e-mails envoyés avait également augmenté de 20 % à 50 %. Ce résultat peut sembler surprenant et contradictoire à première vue, mais il existe une explication à ces réactions, selon le psychologue du travail Bernhard Zimolog dans une interview accordée au magazine « Die Zeit ». « C'est un besoin naturel de s'isoler de temps en temps, et ce besoin est favorisé par les structures de bureau ouvertes. » « Même si les bureaux ouverts favorisent la communication, ils renforcent également le besoin de se retirer. Nous devons en être conscients. »
On constate que les grands bureaux offrent certes de nombreux avantages grâce à leur transparence et aux possibilités de communication qu'ils offrent, qui peuvent considérablement faciliter la collaboration. Mais ici aussi, il faut donner à chacun la possibilité d'avoir une sphère privée et du calme. Chaque entreprise devrait donc avoir à cœur d'offrir à ses employés la possibilité de s'isoler et de s'épanouir sans se perdre dans l'anonymat de la foule.